NRF 2021 : et si le Covid avait définitivement sauvé le magasin ?
Contre toute attente et malgré l’aspect provocateur de ce constat, il est probable que le grand vainqueur de cette crise soit … le magasin physique.
Parce que nombre d’enseignes, notamment alimentaires, avaient déjà anticipé une évolution annoncée bien avant le Covid-19, face à une société déjà en pleine mutation. Parce que ses équipes ont tenu bon, durant cette crise subie, dans une urgence absolue. Parce que, contre vents et marées, le magasin physique a réussi à distribuer, ce que l’on demande prioritairement à un distributeur de détail. Et même ceux qui n’étaient pas digitalement équipés, notamment les petits commerces, ont découvert les vertus du « ramassage sur trottoir ».
Alors le magasin serait-il le grand gagnant ? Il semblerait que oui. Il est désormais définitivement admis que le parcours client commence digitalement, a fortiori lorsqu’il n’est plus possible de sortir de chez soi. Aux Etats-Unis, l’alimentaire vendu en ligne a représenté 10,6% des parts de marché (contre 4,6% en 2019) en 2020. Déjà Nielsen prévoit en France une stabilisation à 8% (contre 5,4% en 2019). Lors de l’actuel NRF 2021, Janey Whiteside, VP et Chief Executiv Officer du leader mondial Walmart a déclaré que 30% des achats durant le premier trimestre 2020 émanait de commandes en ligne Pickup & Delivery. En France, le seul format du « drive accolé », c’est-à-dire adossé à un magasin (par opposition au drive entrepôt), a vu ses ventes multipliées par 3 lors du premier semestre 2020 !
Au-delà de la croissance de son chiffre d’affaires, la vente en ligne a permis aux enseignes, et donc aux magasins, de recruter des nouveaux clients à l’achat en ligne, soit parce qu’il n’existait pas de concurrent local proposant un service drive ou de livraison, soit par simple découverte, pour le client, d’une nouvelle façon d’acheter.
Pour que le magasin soit le grand gagnant, l’important sera de bien lui imputer les commandes en ligne. Jamais le « ship from store » ou le BOPIS (Buy Online, Pick-up In Store) n’auront été aussi porteurs d’espoir pour un commerce en recherche d’oxygène.
La grande force du magasin est d’être éloigné des entrepôts et plateformes de stockage, auparavant régionaux. Désormais, il faut s’organiser autrement : pour satisfaire un client qui veut tout et tout de suite et pour réduire les coûts, les stocks devront obligatoirement se trouver in situ.
Magasin le grand retour ? A suivre.