Stopper les émissions de CO2 dans l’atmosphère est une nécessité absolue, sans laquelle la limitation de la hausse des températures à 2 degrés centigrades, prévue dans l’Accord de Paris, ne sera jamais atteinte. Toutes les industries contribuant fortement à l’émission de CO2 doivent se mobiliser pour réaliser cet objectif impérieux – mais également basé sur une promesse fallacieuse, impossible à accomplir sans compensation.
Les véhicules électriques envahissent le monde du retail
Assurer les livraisons en s’appuyant sur une flotte de véhicules électriques ? Un grand nombre d’acteurs du Retail et de logisticiens font ce choix, pour dépolluer les villes.
Amazon a récemment commandé 100.000 fourgons électriques, tandis qu’Ikéa vient de se doter de son premier camion électrique, en test dans le Queensland, en Australie. L’enseigne anglaise Sainsbury’s a également rejoint ce mouvement massif en lançant son van électrique, Evie, qui affiche fièrement le slogan « Delivering with zero emissions ». De son côté, Zalando déploie sa nouvelle stratégie de développement durable « do.MORE » et s’engage pour une empreinte carbone zéro émission sur l’ensemble des livraisons et retours.
Les constructeurs automobiles, quant à eux, proposent tous des véhicules électriques ; et de nouveaux acteurs apparaissent.
L’émission de CO2 amplifiée par la livraison à domicile
L’émulation autour du véhicule électrique pour acheminer les commandes chez les clients est positive. Et d’autant plus nécessaire que plusieurs facteurs, imputables à la livraison à domicile, amplifient l’émission de CO2 :
– la croissance de l’e-commerce, impliquant des volumes de colis spectaculaires ;
– la fragmentation des achats ;
– le taux de retour très élevé ;
– et la pression pour réduire toujours plus le délai d’acheminement des produits, empêchant toute mutualisation des envois.
Prendre en compte toute la chaîne logistique
Mais il convient de ne pas appréhender de manière isolée le véhicule électrique,dernier maillon de la chaîne logistique. Qu’en est-il en effet de la production des batteries, dont la durée de vie est limitée ? Et de toutes les autres sources d’émission de CO2 comme les emballages, les retours, la production, la logistique ? Loin d’être neutres d’un point de vue environnemental, ces maillons doivent également être intégrés dans le calcul global. De même, la compensation carbone ne devrait pas être considérée comme une option équivalente à l’émission Zéro.
Il est également important de s’interroger sur l’origine de l’électricité, qui, dans certains pays provient du charbon ou du gaz. Or ce type de transformation a un rendement faible et est très émettrice de CO2 – bien plus qu’un véhicule à essence ! –.
Sans doute serait-il utile d’établir une définition officielle du concept de « zéro émission », afin de se donner toutes les chances d’atteindre cet objectif plus qu’ambitieux et ô combien nécessaire.
Le monde du Retail à l’aube d’une grande révolution
Dans les villes, un bouleversement considérable s’annonce : l’arrivée des robots de livraison, beaucoup plus légers que les camionnettes et par conséquent moins gourmands en énergie. Ces robots seront autonomes et pourront livrer en permanence.