Voyage au cœur de la technologie du Pop-up Store AliExpress
Dans le pop-up store parisien du géant chinois Alibaba (LIEN VERS L’ARTICLE 1), qui a ouvert du 24 au 26 septembre dernier, une technologie était au cœur de l’expérience client : le scan de produits, à acheter en ligne. Jean-Marc Mégnin, directeur général de Shoppermind, revient sur cette orientation d’un nouveau genre.
Le pop-up store AliExpress était un concept de showroom de produits « ni stock, ni étiquette ». Quelle expérience client y était proposée ?
Le « look & feel » de la boutique était très sympa, mais la surprise immédiate est venue du fait que les vêtements et les produits exposés ne comportaient en effet aucune information. Il était possible de les toucher, les retourner, les observer sous toutes les coutures mais pour en connaitre les détails et le prix, une seule solution : se munir de son Smartphone et ouvrir l’App AliExpress pour accéder au scan photo. Tout un univers émergeait alors, comme une prolongation bien pensée du pop-up store physique. Si vous aviez, par exemple, un coup de cœur pour un sweat, l’idée était de le scanner pour accéder à la market place et découvrir toutes les infos sur le vêtement : prix en euros, tailles disponibles, conseils pour bien choisir la taille, mises en situation… S’il faut admettre que les bugs n’étaient pas rares – un mode d’emploi s’impose pour indiquer à chacun comment bien scanner un produit et ainsi éviter d’atterrir sur une mauvaise page ! l’expérience était selon moi très convaincante.
Alibaba est-il le seul groupe à utiliser cette technologie ?
Selon moi, qui ai découvert et testé cette technologie depuis le début, le géant chinois a toujours eu une longueur d’avance sur les nombreux autres, dont principalement Amazon, qui s’est également doté de ce système de scan en « natif » mais avec une technologie beaucoup moins aboutie. Le scan photo dépendant de l’App AliExpress s’est révélé, dès son lancement, le plus efficace, le plus fluide et le plus précis. A condition, bien sûr, d’avoir une bonne connexion ou le wifi dans le magasin. J’utilise cette technologie depuis 2014 et je dois admettre que j’en ai toujours été très fan. L’ergonomie de la market place et la richesse des informations pour aider les clients à se décider émotionnellement et transactionnellement en font, selon moi, un outil très abouti.
Le pop-up store AliExpress a été imaginé comme un lieu hybride où expérimenter un nouveau type d’acte d’achat. Test réussi ?
Le concept store a proposé l’hybridation optimum de l’expérience d’achat et le test est selon moi réussi. Certes, le parcours client entre le magasin physique et la plateforme online via son mobile peut paraître brutal car il n’y a pas d’alternative au scan photo dans cette boutique, même si on veut uniquement connaitre le prix ou la composition d’un vêtement. Mais nous sommes véritablement dans un autre monde en termes de process d’achat – cela devient coutumier pour essayer de trouver celui qui correspondra le plus aux générations Z … et aux suivantes ! -.
Certes, cette technologie peut facilement séduire la jeunesse chinoise, qui pratique déjà facilement le pont entre off et online via le mobile, mais il reste à savoir si sa réceptivité en Europe et à Paris, capitale de la mode, sera la même. Combien de clients parmi ceux qui ont visité le pop-up store AliExpress ont commandé en ligne ? Quel a été le taux de conversion ?
Il faut en effet accepter de ne pas essayer le produit sur lequel vous avez flashé, d’attendre plusieurs jours pour être livré … ce qui peut se révéler dissuasif. L’analyse des chiffres sera importante pour la suite et c’est aussi vraisemblablement la raison de ce test éphémère inédit. Même si j’ai tendance à penser que la durée d’ouverture flash de ce pop-up store (3 jours) révèle aussi une volonté de tester un lab technologique et de promouvoir des designers chinois talentueux. Sans oublier l’objectif d’Aliexpress d’émerger en Europe sur le marché de la fast fashion à bas coût.