Quel avenir pour le quick commerce, qui déçoit déjà ?

Le quick commerce s’est considérablement développé durant la crise sanitaire, principalement dans zones urbaines. Mais le phénomène semble déjà s’essouffler et les leaders Gorillas Gopuff ou encore Getir annoncent des licenciements importants. Le quick commerce, bulle spéculative ou service de niche pérenne ?

Après l’envol fulgurant, l’effondrement ?

La crise sanitaire a plus que bien profité à tous les acteurs gravitant autour de la vente en ligne, qu’il s’agisse de services tiers et des services de livraison des enseignes. Estimé à 152 millions d’euros en 2021, le quick commerce, basé sur la promesse d’une livraison à domicile n’excédant pas 15 minutes, vient de passer deux années florissantes. 

 

Attirés par ce qu’ils ont perçu comme étant une opportunité à ne pas rater, les investisseurs ont soutenu ce marché de niche (1, 8 milliards levés par le Turc Getir et 1,4 par l’Allemand Gorillas), laissant penser qu’il s’agissait là d’un phénomène de grande ampleur, promis à un bel avenir. 

 

Mais au lendemain de la crise sanitaire, le quick commerce se trouve au cœur d’une tornade, avant même d’avoir prouvé sa rentabilité. Dans tous les pays, on assiste à des plans sociaux, des regroupements, des fermetures. Gorillas vient d’annoncer la suppression de 300 postes administratifs dans le monde, sur ses 14.000 salariés tandis que Getir se sépare de 14% de sa masse salariale. Aux Etats-Unis, la situation n’est guère plus favorable pour les acteurs du quick commerce. Les investisseurs deviennent quant à eux frileux à l’idée d’investir dans des startup qui n’ont comme vision que la croissance à tout prix.

Réponse opportuniste passagère ou véritable phénomène de niche durable ?

Jean-Marc Mégnin, Directeur Général, Altavia Shoppermind