NRF 2021 Chapter one : ce qu’on peut déjà en dire.
Par Jean-Marc Mégnin, Directeur Général d’Altavia Shoppermind
Crise sanitaire oblige, l’incontournable Retail’s Big Show 2021 de la NRF est devenu ‘’virtuel’’ pour ce ‘’NRF 2021 chapter one’’. C’est ainsi à distance et par écrans interposés que l’on pourra suivre ce premier temps fort du commerce mondial – sous réserve d’achat d’un full pass – qui aura lieu du 12 au 22 janvier. Un premier acte avant une version plus conventionnelle ‘’NRF 2021 chapter two’’ qui pourrait avoir lieu à partir du 6 Juin à New York. Si tout va bien.
Plus que jamais, cet événement mondial du commerce devra être écouté, car ce qui y sera dit devrait être déterminant pour nous donner les contours d’un retail ‘’new normal’’, dont on connaissait déjà les composantes, de par les évolutions sociétales et digitales que le monde a connu depuis quelques années. Des évolutions qui se sont incroyablement accélérées en 2020, au bénéfice de certains et, hélas, aux dépens des autres, déjà agonisants.
Le commerce est donc devenu un modèle ‘’unique’’. Plus de online, plus de offline, plus de canaux mais des scénarios d’achat auxquels le commerce devra savoir répondre. Drive, Click&collect, Pick Up station, Dark Store, Curbside Pick-up ne sont plus des options mais les pivots d’un nouveau business model … et ce ‘’quoiqu’il en coûte” !
Consolider les acquis et tirer les enseignements de la crise : une priorité de la NRF 2021 plutôt qu’innover pour innover !
Une première réflexion, au vu du programme des interventions lors ce cet événement, est que l’on devrait davantage y parler de consolidation que d’anticipation ou de futur. Car à l’occasion de cette crise, le commerce est devenu définitivement ‘’hybride’’ par nécessité et va consolider ce schéma sur les bases de constats circonstanciels, riches en enseignements. 2020 sera l’année où le commerce a découvert un client qu’il aurait eu à affronter en 2023 quoiqu’il advienne. Alors peu importe de savoir comment et où le client achète, il devra avant tout rester fidèle à son enseigne.
« FORWARD Together » : Condoleeza Rize en conférence d’introduction de ce Retail Big Show …
Certes, le commerce mondial n’est pas actuellement dans une phase de guerre commerciale, concurrentielle ou entre “on” et “off”, comme habituellement, mais dans une crise ‘subie’ au regard de son caractère sanitaire : le virus vit de tout ce qui bouge et se régale de toute relation et contact ‘’entre humains’’ … la base du commerce.
Signe des temps, il ne fallait pas moins que Condoleeza Rize, ex Secrétaire d’État américaine, pour ouvrir cet premier NRF 2021 Chapter One et venir débattre avec Matthew Shay – actuel CEO de la NRF – autour de la situation mondiale actuelle, des Etats-Unis, pays du commerce, du poids du commerce dans les relations mondiales et de la manière d’assurer sa pérennité, même en période d’instabilité et de crise.
Au-delà de la gestion de crise, une NRF 2021 dédiée à la diversité et à la question du genre.
Mais le plus fort à mes yeux, c’est qu’au-delà de l’aspect politique, Condolezza Rize représente un autre symbole qui sera largement présent et débattu cette année : la parité, l’intégration de la diversité, le genre, la place des femmes dans la direction des sociétés et du monde. Des thèmes discutés au sein de ‘’l’equality lounge’’, campus animé par l’organisation The Female Quotient.
Enfin, l’humain (sujet jamais très présent dans ces salons, traditionnellement plutôt dédiés à la techno et à la data) occupera également une place de choix à la NRF cette année. À noter quelques belles conférences sur la nécessité d’adapter et de former ses collaborateurs à toutes les évolutions tant technologiques que sociétales, sur la nécessité d’adopter la diversité, mais également sur la préoccupation de la santé mentale des collaborateurs face à l’incertitude (jeudi 14 janvier 14 h Local time).
Et plus que jamais … le back office prioritaire au front office.
Au-delà de ces premières tendances de fond, on y parlera comme toujours, mais devant des ‘’cyber-visiteurs’’, plus attentifs que d’autres années, de technologie en backoffice, de supply-chain, de fulfillment. Secteurs contraints, eux aussi, de s’adapter à cette accélération et, surtout, à la montée en exigences de la demande conso. La data sera également traitée mais visiblement pas prioritairement. Enfin, le modèle économique impacté par ces nouvelles contraintes servicielles sera un sujet de débat à part entière.
Les acteurs majeurs à écouter cette année ?
Microsoft, SalesForce, Google Cloud, Amazon AWS, SES Imotag, Dunnhumby, PicNic, JP Morgan Chase.