Nouveau Concept de Carrefour Market connecté à Varsovie : le mélange parfait entre l’expérience physique et digitale
Après des années d’immobilisme, Carrefour innove enfin, au delà des frontières françaises. En déplacement à Varsovie, notre expert Jean-Marc Mégnin à découvert un tout nouveau concept store pour son format Market. Et il en est revenu enthousiaste.
Dans quel cadre s’inscrit le nouveau concept store de Carrefour ?
La transformation du groupe est en cours et le plan 2020 d’Alexandre Bompard est lancé. Cela passe notamment par une refonte de leur offre globale, notamment autour de la « transition alimentaire ». Bien entendu, repenser leurs magasins est une priorité en multipliant tests, et innovations … non pas simplement pour suivre ce qui se fait déjà mais bien réanticiper et proposer de nouveaux formats de commerce « hybride » adapté à la nouvelle donne consommateur.
Pour commencer, « le Marché », un nouveau concept testé en Chine.
Fort de son récent partenariat avec le géant chinois Tencent – fondateur de l’application WeChat -, Carrefour a lancé son premier magasin connecté, « Carrefour le Marché », à Shanghaï. Le groupe y teste entre autres un dispositif de paiement par reconnaissance faciale, encore plus rapide que le paiement mobile. Cela peut paraître déconnecté des réalités et loin des priorités locales, mais en Chine, où la technologie est si intégrée au quotidien, cette initiative est tout à fait cohérente. Le but pour Carrefour en Chine actuellement est « d’apprendre » ; les nouveaux partenariats avec Tencent mais également Yonghui sont essentiels pour l’évolution des cultures internes.
A Varsovie, vous avez découvert un magasin Carrefour Market où chaque rayon a son double virtuel.
Ouvert il y a 2 mois, c’est un nouveau concept de magasin qui a l’avantage, à mes yeux, d’offrir une bonne « synthèse » des tendances actuelles : un mélange parfait entre l’expérience physique et l’expérience digitale. L’originalité principale est que chaque entrée de rayon est équipée d’une immense dalle numérique où est reproduit à l’identique la gamme de produits présents physiquement dans le rayon.
Pleinement intégrée au merchandising, l’expérience est fluide et très ergonomique. Le client a donc le choix :
- soit il prend les produits qui l’intéressent en rayon, les met dans son caddie « physique », passe en caisse et rentre chez lui. Classique ;
- soit il scanne les produits situés sur les dalles au fur et à mesure de ses achats avec l’application Scan&go Carrefour et peut quitter le magasin les mains dans les poches et sans passer en caisse. Le mode « cashless ». Ses courses lui seront livrées 6 heures plus tard.
J’ai rarement vu un magasin aussi abouti, digitalement parlant !
Pourquoi ce concept store a-t-il vu le jour à Varsovie ?
Il paraîtrait qu’une équipe française Carrefour, toute spécialement dédiée à l’innovation et à la recherche, serait installée en Pologne. Ce qui expliquerait le choix du lieu pour cette initiative très réussie.
Dans ce concept store, quelle autre nouveauté a attiré votre attention ?
D’abord une appétence pour tous les produits frais, boulangerie, poissonnerie, boucherie, fromagerie. Et au centre de tout ça, un vrai bar de restaurant et des tables, ont été installé dans le magasin. Pour la première fois, Carrefour a décidé de faire appel à des cuisiniers du groupe. D’habitude, les points de restauration sont délégués à d’autres partenaires « métier de bouche » ou à d’autres enseignes, comme Kelly Deli. C’est une tendance que l’on constate partout : le magasin devient un point de restauration. D’ailleurs dans le Carrefour « Le Marché » de Shanghaï dont nous parlions, la démarche est la même avec une vraie offre de restauration et non plus de « traiteur ».
Quelle sera, d’après vous, la prochaine étape pour Carrefour ?
Faire la synthèse de toutes ces innovations et évolutions qui transforment actuellement le commerce physique, et marquent de retour en force de celui-ci.
La condition ? Un commerce « hybride » où tous les scénarii du consommateur sont envisageables : acheter et emporter, commander et aller chercher, commander et se faire livrer (même pour un seul produit !), pouvoir se poser et manger sur place les produits vendus par les rayons « FLS » du magasin.
Travailler l’appétence de l’offre magasin en repensant sa mission avec un objectif central, donner l’envie d’y venir et d’y revenir.
Et enfin travailler sur la liberté totale qu’une enseigne doit offrir à son client : ce dernier doit avoir le choix sur tout. Cela passe notamment par sa propre gestion de la partie transactionnelle. Demain vous pourrez prendre une bouteille d’eau en rayon et la boire tout de suite ; normal, puisque qu‘en la scannant elle sera déjà payée !